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Qui l'aurait cru, le Raïs a enfin décidé de quitter le pouvoir qu'il accaparait depuis une trentaine d'années presque sans partage, sinon avec quelques fidèles plus intéressés par les prébendes qu'ils en glanaient que par conviction à l'égard d'un régime autocratique.

Dix huit (18)jours, trois semaines, de manifestations sans discontinuer d'un peuple décidé à en découdre avec un régime honni qu'il a dû subir pendant une trentaine d'années dont plus de vingt sous l'état d'urgence. Révolution ou soulèvement question de sémantique  somme toute!  L'essentiel est que les Egyptiens ont décidé de transcender leur "peur" et d'oser enfin dire leur ras le bol, encouragés certainement par les Tunisiens qui venaient de se défaire d'un régime à la fois despotique et népotique qui faisait de la Tunisie un Etat policier par excellence et un fonds que lui et ses proches y puisaient avec rapacité.

Aussi, les Egyptiens se sont dits si les Tunisiens ont réussi leur soulèvement pourquoi pas eux? Et ils ont eu raison d'y croire! Le régime tout en étant usé et sur le déclin aura jusqu'à l'ultime minute essayé de résister, de s'accrocher à un pouvoir qu'il voyait chaque jour lui échapper, allant jusqu'à rendre responsable "l'étranger" du complot qui ébranlait le pays (sic). Une façon d'exacerber le patriotisme à fleur de peau des Egyptiens. Mais ce tour de passe passe inventé par le Raïs et ses comparses pour détourner l'attention des Egyptiens de leur objectif premier, celui de se débarrasser enfin du joug d'un régime omniscient ne tint pas!

Déterminés, les Egyptiens l'ont été jusqu'au bout, se permettant quelques sacrifices, notamment des martyrs (quelques centaines) pour enfin s'émanciper d'un régime honni qu'une grande partie de la population aura eu seul à connaître vu sa longévité. C'est dire que Housni Moubarak aura été, le seul président égyptien qui aura gouverné l'Egypte pendant si longtemps, une trentaine d'années.

Après la Tunisie et maintenant l'Egypte, la question se pose à qui le tour? Est ce que l'onde de choc va secouer d'autres pays?

D'aucuns pensent que bien des pays de la région ne pourront pas faire l'économie de l'appétit des peuples à vouloir s'émanciper, réclamant plus de liberté, de dignité, de démocratie et de parole retrouvée, et aussi un partage mérité des richesses du pays.

La révolte populaire des Tunisiens et des Egyptiens aura bien surpris certains analystes et autres observateurs tant les slogans ou mots d'ordre proclamés, bien qu'ayant leur dynamique propre, étaient plus inscrits dans la grille des droits de l'homme, donc la recherche de la dignité longtemps bafouée et à bénéficier de la cohésion sociale, et donc avoir leur part des subsides drainés par les richesses du pays.

Ce sont ainsi des demandes qui se situent dans le droit fil des aspirations universelles.

Le mouvement qui s'est enclenché en Tunisie touchant au passage l'Egypte et menaçant de faire tâche d'huile dans d'autres pays voisins est politique et anti-totalitariste. Il ne faut pas y voir une révolution verte! Ceux qui ont suivi la révolte populaire en Tunisie et en Egypte ont pu le remarquer largement, le soulèvement n'avait aucune consonance religieuse! Il s'agit d'un mouvement séculier séparant religion et politique. Les idéologies quelque soit leur portée n'avaient pas cours dans les slogans brandis par les manifestants. Les mots d'ordre étaient plutôt pragmatiques, le changement de régime et la dignité retrouvée!

Autant dire que bien des analystes ont cette fois-ci manqué de discernement, voire de clairvoyance s'agissant des soulèvements populaires actuellement en cours dans les pays arabes. Pas seulement, les analystes et les observateurs intéressés, mais aussi, les pays concernés, les Etats-Unis, l'Europe, Israël, voire même les régimes décriés eux-mêmes ont tout simplement étaient surpris, sinon débordés par la révolte du peuple!