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Quatre années après que devient l'espace audiovisuel libéralisé?

Récemment un séminaire s'est tenu à Rabat organisé par le Centre marocain pour les études et recherches contemporaine (CMERC). Le thème de cette rencontre: " Entre la réalité de la pratique et le défi d'instaurer des médias qui répondent aux exigences de l'époque".

 

Il s'agissait en fait de présenter une étude réalisée par le Dr. Ali El Bahi du CMERC sur l'expérience marocaine des Radios privées et d'en dresser un bilan après quatre années d'exercice, autrement dit d'évaluer le travail accompli pendant ce laps de temps. Cependant, il faut préciser que l'étude réalisée par le Dr. Ali El Bahi est limitée dans le temps puisqu'elle ne porte que sur une seule année, se basant sur des statistiques portant sur un suivi permanent de diffusion pendant une seule année. Sans qu'elle soit exhaustive, l'étude du Dr. El Bahi pourraît être "exemplaire" d'une expérience plus longue, c'est à dire depuis la libéralisation de l'espace audivisuel national.

 

Première constation plutôt négative, les nouvelles radios privées ne répondent ni aux exigences du large public à priori bienveillant à l'égard de cette nouvelle expérience, ni aux dispositions définies par les cahiers des charges de la HACA, la haute autorité de la communication audiovisuelle.

 

Il reste que certains intervenants ne se montrent pas totalement pessimistes, reconnaissant quelques résultats positifs. Mais ils s'empressent de relever des dérapages de certaines radios, qui leur ont valu d'ailleurs d'être sanctionnées par la HACA.

 

De ce fait, d'aucuns, et au vu des résultats enregistrés après quantre années d'existence, estiment que les nouveaux médias n'ont apporté aucune valeur ajoutée au paysage audiovisuel marocain.

 

Certains autres pensent plutôt qu'une période de quatre années reste insuffisante pour procéder à une évaluation objective, sinon complète, et qu'en tout cas, les nouvelles radios privées ont apporté du renouveau dans un espace audiovisuel jusque là figé!

 

Néanmoins, les griefs faits aux nouveaux médias sont nombreux et pertinents. Pour résumer, le manque de professionnalisme chez beaucoup parmi eux. Pressées de se lancer sur les ondes, ces nouvelles radios ont été peu regardantes au côté professionnel de leur nouveau métier, faisant appel à un personnel pléthorique sans formation adéquante aucune ou très peu. Le métier d'homme de radio comme de télévision ne s'improvise pas. Il requiert avant tout une vocation, donc des prédispositions naturelles et ensuite une formation académique en plus d'une culture générale évidente.

 

D'ailleurs, un autre intervenant lors de ses assises, le Dr Yahia Yahyaoui n'a pas manqué de faire part de son indignation en qualifiant les nouvelles radios privées d'une véritable boucherie linguistique, relevant le manque de professionnalisme des animateurs. Pour lui, on ne doit pas confier le micro à n'importe  qui! Quelqu'un qui n'a rien à voir avec le métier pour débattre de sujets sensibles, voire graves dans le domaine politique, social ou autre...

 

Une autre intervention aussi pertinente, est celle du Pr. Mustapha Taleb ex doyen de l'université Ain Chock, de Casablanca, spécialiste de l'audioviduel. Elle porte sur l'identité marocaine, une question qui se pose avec acuité, car elle entraine avec elle le problème de la langue, des valeurs et des principes marocains. La confusion devient le maitre mot.Pour le Pr. Taleb quand on écoute ces radios, on ne sait plus où on est!

 

C'est un fait, Presque toutes les radios privées privilégient le mimétisme, copiant les unes sur les autres, donnant la primauté à la ligne ouverte en lieu et place d'émissions et de programmes élaborés et de qualité.

 

C'est le cas aussi de la radio publique qui, au lieu de préserver sa spécificité, sa vocation propre, s'est mise au diapason des médias privés abandonnant la qualité pour la médiocrité.

 

Pour certains décideurs, c'était la parade toute trouvée pour faire front à la concurrence que pouvait créer la libéralisation du paysage audiovisuel et l'émergence de nouvelles radios.

 

Or, au lieu de se rabaisser au niveau des radios privées, la radio publique doit au contraire conforter sa place et sa mission avec un contenu varié pour répondre tant à l'intérêt du plus large public qu'à celui des diverses minorités. Et autant que possible être de qualité avec un contenu pertinent en termes culturels,politiques et sociaux.

 

La concurrence spécifique aux médias ne peut servir d'excuse pour tomber dans la médiocrité, mais au contraire de servir d'émulation pour une bonne programmation au service du public sachant que l'accès à l'audience est le pendant indispensable au contenu.

 


 


 


 




22/12/2010
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